Accueil A la une Crise de déchets à Sfax : La valorisation, meilleure alternative

Crise de déchets à Sfax : La valorisation, meilleure alternative

D’un fléau écologique à un véritable créneau économique, nos déchets, si, bien gérés, sont censés nous enlever une épine du pied. Et voilà qu’une unité de traitement et de valorisation est, désormais, envisagée. Reste à miser sur un réel partenariat public-privé et sensibiliser sur la culture de l’écocitoyenneté.

La crise des déchets qui avait frappé Sfax, la laissant, longtemps, crouler sous d’énormes tas d’ordures et assimilés, ne semble pas finir, au risque de refaire surface, à tout moment. C’est que le feu couve sous la cendre, tant que la situation environnementale dans la région n’a pas encore trouvé de solution définitive. Cela dit, s’accorder sur le site d’une nouvelle décharge contrôlée. Tant s’en faut !

Le syndrome de Djerba

Et comme le statu quo se maintient, on ne voit rien venir. Et à force de se renvoyer la balle, sans aller au fond du problème, on finira par revenir à la case départ. Et là, aucun coin dans la région ne serait, hélas, épargné de nouveaux épisodes d’affrontements et de conflits. Et le climat de tensions sociales qui y avait prévalu, au fil des jours et des mois, pourrait, alors, se reproduire plus gravement. Pourquoi laisse-t-on traîner autant de déchets qui auraient dû être revalorisés ? L’utilité de l’inutile, à vrai dire. Tout serait bon, à la seule condition de passer à l’action. Car, la politique de gestion des déchets en dit long sur un véritable goût d’inachevé. Voire des promesses non tenues.

Et pour cause. L’on garde encore en mémoire le syndrome de Djerba, à l’extrême sud de la Tunisie, suite à la fermeture arbitraire de sa décharge contrôlée. L’île, où la crise écologique survenue en avril 2012, la plongea, des mois durant, dans une spirale de protestations, ayant eu l’effet boule de neige. Ce fut un précédent dangereux dont on devrait tirer leçon. Ce qui n’est pas tout à fait le cas! Puisque l’idée de doter Djerba d’un centre de traitement, de valorisation et de recyclage des déchets et de production d’énergies renouvelables, semble toujours en gestation. Ceci étant, peut-être que la concession envisagée entre la municipalité de la place et l’Anged, Agence nationale de gestion des déchets, n’a pas fait son chemin.

Un gage écologique et économique

Toutefois, cette alternative n’est guère un concept nouveau en gestion de pollution plastique. D’autant plus que des projets similaires furent crées sous nos cieux, depuis des lustres, mais qui n’ont pas pu persister. Faute de financement ou d’accompagnement, pas mal d’idées n’ont pas abouti. La volonté politique y était pour quelque chose. Revalorisation des déchets, on en a trop parlé. Avant et après la révolution. Un des anciens ministres de l’Environnement, sous le règne de Ben Ali, l’avait, d’ailleurs, qualifié de source de richesse et non plus de nuisance. M. Nejib Derouiche, alors, ministre de l’Environnement et du Développement durable, en 2015, avait, lui aussi, annoncé un système de gestion intégrée des déchets, en tant qu’un programme «ambitieux» à long terme 2016-2020, et qui sera progressivement généralisé à plusieurs régions. Priorité fut, alors, accordée à Djerba. Cette question fut, à l’époque, un gage aussi bien écologique qu’économique. Jusqu’ici, tout est resté lettre morte.

Passés les ans, on revient de loin. Et la même question d’hier crée le débat d’aujourd’hui sur les impératifs d’un environnement sain et propre. Or, ce but ne peut se concrétiser que si l’Etat, lui-même, s’engage y mettre du sien. Et voilà qu’il va s’y mettre. Le tout avec en toile de fond «la création, à Sfax, d’une unité de traitement et de valorisation qui rompe avec les procédés utilisés jusque-là et qui repose sur l’enfouissement des déchets, sans les traiter». C’est ce qui vient d’être annoncé, au terme d’une séance de travail qui a eu lieu, il y a une semaine, entre le ministre de l’Intérieur, la conseillère auprès de la présidence du gouvernement et le premier délégué chargé de la gestion des affaires dans le gouvernorat de Sfax.

Le principe du «3 R»

Aujourd’hui, l’Etat semble prendre les choses au sérieux. Sa décision a porté sur l’élaboration d’une feuille de route limitée dans le temps, à même d’engager toutes les parties intervenantes dans l’objectif d’accélérer le processus de recyclage et de valorisation des déchets ménagers et assimilés à Sfax. Pour ce faire, il a été convenu de constituer une commission technique à l’échelle de la région qui soit sous l’égide du premier délégué de la région.

Toute initiative pareille ne peut qu’être salvatrice. Il y a lieu d’adopter le principe du «3 R» : Réduction, Recyclage et Réutilisation. Et ça inclut, si besoin est, une concession d’enlèvement, de collecte, de transport, de transfert et de traitement des déchets. En fait, leur valorisation est d’ordre organique et énergétique. Une chose est sûre, une telle technique aura certainement une valeur ajoutée, en termes de protection du milieu et de création d’emplois verts.

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